La santé est un bien public, universel et mondial !
Qui pourrait contester que la santé de l’homme, des animaux et des écosystèmes environnementaux est intimement liée et interdépendante ?
Si la conscience de la nécessité d’une vision unifiée de la santé de l’homme dans son cadre environnemental apparaît dès l’antiquité avec le médecin Hippocrate, si cette approche est appréhendée par Claude Bourgelat, fondateur des premières écoles vétérinaires, c’est dans les années 2000 que se concrétise le mouvement mondial dénommé «One world, one health», entraînant un changement marqué d’angle d’observation et d’action.
En effet, devant l’émergence de crises sanitaires internationales, par transmission animale (vache folle…), ou par vecteurs (encéphalites à tiques…), etc., pouvant être favorisées par des déséquilibres écologiques ou climatiques, il est apparu indispensable de coordonner l’action des acteurs de la santé humaine, animale ou végétale. Ainsi se sont rapprochées trois institutions de l’ONU : l’OMS (Organisation mondiale de la santé), l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) et la FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture).
La France a officiellement validé cette approche en 2011, dans un document du Ministère des Affaires étrangères, «Position française sur le concept One health/Une seule santé : pour une approche intégrée de la santé face à la mondialisation des risques sanitaires».
Pour sa part, la FAO vient de déclarer 2020 comme «l’année internationale de la santé du végétal»
Dorénavant, de nombreux rapprochements sont mis en place au sein ou entre les pays, notamment en Europe (ainsi, récemment, la Fédération européenne des académies de médecine – FEAM, sur l’étude de l’antibiorésistance) et dans toutes les régions du monde afin de répondre de façon coordonnée, non seulement aux enjeux de santé publique, mais aussi aux enjeux économiques et de sécurité alimentaire.
Ainsi, dès 2012, les académies d’agriculture, de médecine, de pharmacie et vétérinaire de France ont développé des échanges d’information et de connaissances scientifiques au sein d’un groupe de veille, pour lutter ensemble au niveau national contre le phénomène d’antibiorésistance aux côtés des instances gouvernementales. Depuis, le cercle s’est élargi aux académies des sciences et de chirurgie dentaire et bientôt de chirurgie, permettant de dégager des approches potentialisatrices et complémentaires de l’ensemble des communautés scientifiques et professionnelles qu’elles représentent.
Caractériser, évaluer, informer, échanger, faciliter la diffusion des données au sein des communautés scientifiques et professionnelles, partager la gestion des connaissances et des efforts dans une approche multidisciplinaire ! En un mot, développer les synergies et mettre en lumière combien la santé du végétal est partie intégrante «d’une seule Santé», tel sera l’objectif de la prochaine journée du 28 janvier 2020 «Santé du végétal, une seule santé et un seul monde».
Agnès Artiges, secrétaire perpétuelle de l’Académie nationale de Pharmacie
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